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Quand les dispositifs médicaux indispensables aux personnes souffrant de diabète deviennent des gadgets, la Fédération appelle à la plus grande vigilance !

Ces derniers jours, la communauté des personnes atteintes de diabète s’est émue et a déploré l’usage détourné de capteurs de glucose en continu chez des personnes non atteintes de diabète à des fins notamment diététiques ou esthétiques. Coralie, plus connue sous le nom de Coco_and_podie sur Instagram, a très justement décrit et alerté sur cette pratique. 

Rappelons que les capteurs de glucose en continu sont des systèmes d’automesure de la glycémie prescrits aux personnes atteintes de diabète sous insulinothérapie intensive  pour contrôler leur glycémie, guider la dose d’insuline à injecter  et ainsi prévenir les hypoglycémies et les hyperglycémies graves. Il s’agit de dispositifs complexes et couteux qui nécessitent une réelle éducation thérapeutique pour bien en comprendre les finalités et l’usage. Qui plus est, ils sont le plus souvent utilisés sous contrôle médical strict, puis qu’ils peuvent transmettre les données à l’équipe soignante quasi en temps réel comme dans la télésurveillance. 

Dans certaines indications, comme certains sports de très haut niveau (marathon, courses cyclistes) ils peuvent être utilisés, mais également sous contrôle médical, pour augmenter les performances et prévenir les hypoglycémies : ces fameuses fringales qui coupent les jambes des sportifs. En aucun cas ils ne trouvent d’indication dans les recommandations scientifiques dites hygiéno-diététiques des personnes ne nécessitant pas de suivi médical.

Le diabète est une maladie lourde pour laquelle l’accès aux traitements, à toutes les personnes qui en sont atteintes, est parfois très compliqué. Dévoyer les dispositifs médicaux d’auto surveillance glycémique à des usages sans lien direct avec la gestion d’une maladie, et sans preuve scientifique réelle, fait peser un risque d’un accès limité à ces dispositifs dont ils ont un besoin vital , et créent chez eux un sentiment de banalisation de leur pathologie et de frustration. En Australie, la promotion d’un médicament antidiabétique par un influenceur sur TikTok pour ses vertus amincissantes, en dehors de toute indication médicale, a tout simplement créé une pénurie de ce médicament.

La Fédération Française des Diabétiques soutient toutes les personnes s’étant senties blessées par ces pratiques et va alerter le régulateur des dérives constatées dans l’usage de ces produits. Elle s’est battue pour que ces dispositifs puissent être accessibles largement aux personnes atteintes de diabète, leur usage n’a pas à être détourné de cette finalité première. La priorité doit être donnée à celles et ceux qui en ont le plus besoin.