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Témoignage

Carole

" Le Diable et la Bête se sont réunis, Ensemble, ils forment une maladie "

J'ai écrit ce poème le 19/05/2001. J'avais 9 ans et j’étais dans une chambre d’hôpital car on venait de diagnostiquer mon diabète. Mon monde s’écroulait, celui de mes proches également. Et puis il y eut cette réponse d’un diabétologue humaniste à des parents abasourdis " le seul interdit c'est d'être bête ". Fort de ce constat, j'ai vécu une enfance et une adolescence les plus " normales " possibles, expérimentant avec conscience et précaution. Très tôt j'ai eu la chance de pouvoir partir à l’étranger et la passion s'est progressivement ancrée. Voyager me libère en quelque sorte du carcan de la maladie, je suis une jeune femme qui voyage, comme les autres. A 26 ans j'ai officiellement deux drogues : mes doses d'insuline quotidiennes et les voyages.

L’injustice que j’ai parfois vécue a certainement été le plus puissant moteur de ma quête inépuisable, qu’elle provienne d’une infirmière scolaire qui n’est pas favorable à mon départ en Italie avec ma classe de seconde ou du refus d’une assurance de me couvrir pour mon année à l’étranger. Car après plusieurs petits séjours en Europe et aux USA, j'ai fait le grand saut et suis partie un an au Chili pour mes études. Cela n’a pas toujours été facile mais les obstacles, tu les dépasses. La maladie est bien assez contraignante pour que l’autre, son regard, son jugement, ne devienne un paramètre à prendre en compte.

Voyager avec un diabète s'apprend, se prépare. Tu as un diabète, une particularité parmi d’autres, donc gère là comme si tu avais des problèmes de vue, un genou fragile ou des migraines récurrentes. Je m'autorise tout mais j'anticipe, je prévois, je m'organise. Il y a des règles élémentaires, qui s’appliquent à tout diabétique, mais il y a également celles qui te sont propres. Nous ne réagissons pas pareil dans les mêmes circonstances. Le plus difficile est d’apprendre à se connaître pour être paré à toutes les situations que tu peux être amené à rencontrer en voyage. Pour cela il faut tester, expérimenter, se lancer. Je refuse l’interdit de principe, la seule limite que j’accepte est celle que mon corps peut être amené à exprimer. En effet, la première règle du diabète est de ne pas l’oublier. Il s’agit de faire avec, en toute circonstance.

Je te laisse, je prépare mon sac pour le Maroc ! On se voit bientôt, aux Philippines ou au Brésil ?

Ps : si tu as des questions ou si tu veux plus d’informations sur la gestion du diabète en voyage, tu peux me contacter sur mon blog carandbag.com (un article y est d’ailleurs dédié).

 

 

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