À l’occasion de la Journée Mondiale du Diabète, la Fédération a consacré son colloque annuel à la santé mentale des patients.
Comprendre le lien entre diabète et santé mentale
À l’occasion de la Journée Mondiale du Diabète, le 14 novembre 2025, la Fédération Française des Diabétiques a organisé son colloque annuel à la Maison de la Chimie à Paris.
Cette année, et en écho à la Grande Cause nationale 2025 consacrée à la santé mentale, le colloque institutionnel de la Fédération a mis en lumière l’urgence de considérer la santé mentale comme un pan à part entière de la prise en charge des diabètes... Longtemps resté tabou, ce sujet concerne pourtant directement la qualité de vie et l’équilibre de milliers de personnes vivant avec un diabète.
Vivre avec un diabète, peut entraîner des troubles psychiques en raison de la charge mentale de la gestion de la maladie. La Fédération œuvre chaque jour pour l’amélioration de la qualité de vie des patients.
Cette édition de notre colloque a donc permis de porter un message fort : déstigmatiser les difficultés psychologiques souvent tues par les patients et encore trop peu prises en compte par les professionnels de santé, faute de formation et d’information.
En ouverture du colloque, Jean-François Thébaut, vice-président de la Fédération, a rappelé à quel point les répercussions psychologiques de la maladie constituent l’angle mort de la prise en charge alors même qu’elles sont bien présentes dans tous les pans de la vie du patient.
« La charge mentale c’est l’invasion de la maladie dans toutes les dimensions de la vie quotidienne. »
Un regard scientifique sur une double réalité
Les interventions conjointes du professeur Jean-Pierre Riveline (Hôpital Lariboisière) et du docteur Guy Fagherazzi (Luxembourg Institute of Health) ont apporté un éclairage pour mieux comprendre l’importance du haut niveau de détresse chez les patients qui nécessite une approche différente centrée sur l’individu et son écoute. La détresse liée au diabète reste encore trop méconnue alors qu’elle est fréquente et spécifique à cette pathologie. Pour améliorer la situation, le docteur Fagherazzi a présenté ses pistes de recherche, notamment par l’analyse de la voix des patients pour détecter cette détresse.
Arnaud Bubeck, responsable du Diabète LAB de la Fédération a ensuite dévoilé les résultats et les enseignements du baromètre santé mentale, réalisé auprès des personnes vivant avec un diabète. On retient, par exemple, que 57 % des répondants à l’étude ont fait un lien direct entre leur trouble de santé mental et leur diabète, notamment chez les femmes. Mais la santé mentale est avant tout liée à la situation sociale des personnes et traduit des inégalités. Par ailleurs, les problématiques de santé mentale sans lien avec le diabète s’ajoutent à la maladie. Cette présentation a été suivie d'un temps d'échange avec le public.
Intégrer la santé mentale dans le parcours de soins
Une table-ronde a réuni plusieurs experts pour débattre d’une question cruciale : Intégrer la santé mentale dans le parcours de soins des patients diabétiques : une urgence ?
Parmi les intervenants, nous retrouvons le Dr Catherine Grenier, médecin-conseil national de l’Assurance maladie, qui a évoqué les dispositifs d’accompagnement disponibles pour les patients, et Line Dumasdelage, psychologue clinicienne qui rappelle le poids tout au long de la vie de la charge mentale liée au diabète chez les patients et leurs aidants.
L’intervention de Jean-François Quaglino, Bénévole Patient Expert (BPE), a permis de rapporter la parole de nombreuses personnes touchées par un diabète et de leur vécu avec la souffrance psychique, et de valoriser l’apport de la pair-aidance.
Et après ? Des pistes pour agir
Claire Compagnon, membre du collège et présidente du comité santé mentale et psychiatrie de la Haute Autorité de santé (HAS), et Philippe Raclet, vice-président de la Fédération, ont conclu cette journée rappelant la prévalence des problématiques de santé mentale chez les patients vivant avec un diabète, et la nécessité de mieux faire collectivement, de lever les tabous et de continuer de la mobilisation par et pour les patients.
La Fédération agit et se bat pour les droits des patients en appelant notamment à :
- Inclure une évaluation de la santé mentale dès la consultation d’annonce du diagnostic ; « il faut déstigmatiser la place du psychologue » ;
- À former et sensibiliser les professionnels de santé au repérage et à la prise en charge du mal-être psychologique lié aux diabètes ;
- À reconnaître et financer les soins psychologiques comme partie intégrante du parcours de soins des personnes vivant avec un diabète.
Parce qu’on ne soigne pas un diabète sans prendre en compte le parcours de vie, la santé mentale doit devenir une priorité collective.
« La prise de conscience de la maladie et l’accompagnement sont essentiels ».
Pour découvrir notre baromètre santé mentale et notre infographie, consultez notre rubrique dédiée : santé mentale et diabète : un baromètre pour agir
Pour en savoir plus sur la détresse liée au diabète, cliquez ici.
Crédit photo : © Simona (Modifié par la Fédération à l'aide de l'IA)
